1) En savoir + sur Robert George

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Dévoilée au public vendredi 21 novembre 2014, cette oeuvre de l'artiste déodatien Robert George est désormais installée dans le Grand Salon de l'Hötel de Ville

 

La supplique de Saint-Dié en 1944

 

"Cette peinture que nous retrouvons là nous émeut beaucoup. Elle nous rappelle les qualités de Robert  sur le plan humain, son engagement politique non seulement en paroles et en peintures mais dans les actes de sa vie par son humanisme, sa générosité. La paix c'est toujours un combat, elle n'est jamais gagnée ni acquise."
Françoise George

La supplique de Saint-Dié en 1944 - discours de Françoise George en vidéo

 

 "J'ai souhaité installer ce tableau dans le grand salon de l'Hôtel de Ville, car il a valeur de symbole. En les torturant et les martyrisant avant de les exécuter, les Allemands ont voulu réduire les résistants à l'état de bêtes et de boue. Mais ces hommes sont morts debout, avec la conscience claire et au cœur l'amour de leur pays. Ils sont devenus des exemples qui seront donnés à la réflexion des futurs mariés qui pénétreront dans cette salle et de tout le conseil municipal à chaque réunion."
David Valence, maire de Saint-Dié

La supplique de Saint-Dié en 1944 - discours de David Valence en vidéo

 

Robert George

Professeur d'arts plastiques, artiste, homme politique.

12 octobre 1928 : naissance à St Maurice sur Moselle.

Ses parents, Paul et Jeanne, sont instituteurs. Son père est un des premiers à appliquer la méthode Freinet et fonde le Syndicat d'instituteurs des Vosges.
1 sœur et 1 frère : Andrée et Pierre
Après le décès de sa première épouse, Brigitte, avec qui il a 4 enfants : Françoise (née en 1958), Dominique (née en 1959), Jean Claude (né en 1960), Virginie (née en 1963), il épouse en 1965 Françoise. Trois enfants viendront agrandir la famille : Brigitte (1966), Pierre (1967), Julien (1974)

7 mars 1999 : décès à Strasbourg.

Fait des études à l'école des Beaux Arts à Nancy.
1950 : obtient son professorat du 1er degré.
1951 : obtient son diplôme de professeur du 2e degré.
1959 : nommé au lycée Jules Ferry à St Dié.
1975 : obtient l'ouverture au lycée d'une section A7 ( arts plastiques et histoire de l'art)
1979 : obtention de l'agrégation d'arts. Installation définitive à Saint-Dié.

1980/1986 : nommé chargé de cours à l'Institut d'arts plastiques à l'Université de Strasbourg (en charge d'un atelier de peinture et d'un cours de dessin).

L'artiste

1969 : création de l'Atelier, association rassemblant des passionnés de dessin.

1987 : création de la manifestation Senones s'éclARTe, expositions et interventions d'artistes dans les rues. Elle se déroule jusqu'au changement de municipalité.

1989 : création à Gérardmer de la Galerie du Tilleul où se tient une grande exposition annuelle. Cette exposition prendra le nom de l'association : Entrelacs.

1993 : participation à la fondation du groupe Paradoxes, rassemblant 8 plasticiens du bassin de St Dié. Ce groupe fusionne avec La Mandroseraie.

Nombreux prix artistiques (1986, médaille d'or du Prix de la ville de Nancy ; 1988, médaille d'or des Conseils généraux de Lorraine ; 1991, 1er prix du dessin du Salon international du Val d'Or ; 1995, Grand Prix du Salon international du Val d'Or....)

L'homme politique

1958 : adhésion au PCF
1965/1977 : conseiller municipal, chargé de la jeunesse (crée les jeudis de neige).
1989 : élections municipales. Est à la tête de la liste « Rassemblement des forces de gauche », est élu.
1995 : réélu au conseil municipal (tête de liste : Reconstruisons la gauche et la démocratie locale).
Candidat, à de nombreuses reprises, au Conseil général pour le canton de St Dié.

 

La supplique de Saint-Dié en 1944

Il mesure 24 mètres carrées.

Sous réserve d'inventaire, il a été exposé deux fois :
- La première, l'année de sa création, dans le cadre d'une exposition collective « les artistes rendent hommage à la Résistance », au musée, vernissage le 26 novembre 1994.
- La seconde, l'année du décès de Robert George, dans une exposition-hommage à la salle Le Corbusier (Espace Georges Sadoul), vernissage le 4 juin 1999.

Contexte de la création du tableau

1994 : 50ème anniversaire, l'Est Républicain réalise un supplément, « Combats pour la Liberté des Vosges » où figure en quasi couverture, un fragment de la fresque à la mémoire de la Résistante Solange Vigneron, peinte par Robert George en 1993. Ce tableau se trouve à la  mairie de Senones. Le contact est établi entre Robert George et M. Hubert Bernard (Est Républicain) qui lui suggère de réaliser dans le « même esprit » une fresque sur la Résistance et la Libération de Saint Dié.

Les services techniques du journal prennent des mesures et fournissent les panneaux de bois. La finition- inauguration est fixée au 8 mai 1995 mais sans que l'on sache les raisons précises, le président de l'Est républicain bloque le projet.

Sujet

Sur un fond lointain de ville en flammes, on a en haut à gauche la délégation en discussion avec l'officier allemand.
A l'opposé, en bas à droite, on a en vignette les portraits de 24 martyrs de la Résistance « fusillés ou massacrés par les nazis ».
En bas à gauche, le portrait du chef allemand, le Brigadeführer Oberg. Légèrement à part de la galerie des martyrs, et ajouté à la demande, acceptée par Robert George, de l'Est Républicain, le pilote américain Jérôme V. Harley, qui marque la présence des Américains dans la Libération avec l'histoire personnelle de ce sergent. [Son avion ayant été abattu en Alsace, blessé, il se dirige vers l'ouest, traverse les Vosges où il est recueilli à Saulcy-sur-Meurthe par Raymond Panin (responsable local de la Résistance) et son épouse Yvonne Fonck (sœur de René). Au bout de trois mois, il sont « repérés », tous les trois arrêtés et déportés. Yvonne survivra (jusqu'en 1990) parce qu'elle avait réussi à s'évader du camion qui les transportait. Raymond Panin disparaît à Dachau, tandis que Jérôme Harley sera libéré du camp mais dans un tel état qu'il meurt à Nancy où il avait été évacué.

Difficile de trouver une place pour ce tableau qui, de fait, est resté en morceau dans les réserves du Musée. Il en sort à l'initiative de M. Bruno Toussaint.